Les chercheurs ont demandé aux participants s’ils avaient suivi des cours ou des formations spécifiques après ceux dispensés à l’école obligatoire. Parmi les soixante participants interviewés, quarante-neuf (81,7%) disent avoir suivi des formations à l’âge adulte. Onze personnes (18,3%) n’ont suivi aucun cours une fois leur scolarité achevée. Deux personnes expliquent qu’ils ou elles travaillaient, une autre explique ne pas avoir pu faire de cours et avoir dû apprendre à « travailler sur le tas », deux autres expriment ne pas avoir eu envie d’apprendre, une dernière évoque l’absence d’offres de formation. Enfin les cinq personnes restantes disent ne pas se souvenir ou ne donnent pas d’explications.
Le nombre de cours suivi reste néanmoins faible. En moyenne les personnes interrogées affirment avoir suivi 1,9 cours. Environ un tiers (n personnes = 21) des participants disent avoir suivi un seul cours, un autre tiers (n personnes = 22) font état de 2 à 4 cours, plus rares (n personnes = 6) sont ceux à avoir participé à 5 cours et plus.
L’âge n’explique pas les différences observées entre les participants en ce qui concerne le nombre de cours suivis. A âge chronologique comparable, la participation à des formations formelles est plus élevée chez les personnes avec une T21 que chez les personnes avec une DI. Les premières suivent en moyenne 2,4 cours ou formations pour 1,1 chez les secondes.
Les cours suivis concernent avant tout l’acquisition
de connaissances et de compétences en rapport avec les loisirs, les activités
artistiques et/ou sportives (50% des
cours suivis). Dans cette catégorie, les cours
de sport tels que les cours de natation, de
gym, de basket, de Kung-Fu, de danse, de
hip-hop, de ski ou d’équitation ont les faveurs
des personnes interviewées. Parmi les
activités culturelles et artistiques, les cours
suivis portent sur l’apprentissage de la peinture,
du dessin, du théâtre, du chant ou
d’instruments de musique. Un participant
relate avoir suivi des cours dans le cadre
d’une école de clown.
Les cours destinés à approfondir des
connaissances liées au travail et à la vie professionnelle
(18,4%) ont également été mentionnées.
Les participants concernés relatent
y avoir appris la menuiserie, la carrosserie, la
cuisine, le travail de fleuriste, de même qu’à
« travailler le bois », à « faire du pain » ou
à « emballer le fromage ».
Les cours visant la consolidation et le perfectionnement des connaissances scolaires (13,2%) viennent au 3e rang des formations les plus suivies avec des cours de langues (allemand, italien), des cours pour apprendre à lire et à écrire (dont des messages avec le téléphone portable) ainsi que pour gérer l’argent, faire des mots croisés, des études de textes ou encore des cours de culture générale. Les participants évoquent aussi, à fréquence à peine moins élevée, les cours en rapport avec les technologies de l’information et de la communication (10,5%) centrés sur l’apprentissage de l’ordinateur, l’usage d’Internet ou encore de divers médias. Une cinquième catégorie de cours fréquentés (5,3%) est celle des cours centrés sur l’acquisition des compétences domestiques, dans lesquels les participants disent avoir appris, par exemple, la cuisine ou l’entretien de la maison. Ces compétences sont généralement apprises et entraînées lors de stages (stage en appartement ou stage professionnel de femme de ménage par exemple), ainsi que lors de cours de cuisine ou encore à l’école ménagère. Quelques participants disent avoir suivi des cours ayant trait au domaine de la santé, aux soins personnels et à l’hygiène (n occurrences = 3). Une seule personne dit avoir suivi une formation sur la manière d’utiliser les ressources communautaires. Il s’agit dans son cas d’une formation pour apprendre à se déplacer de manière autonome en train ou en tram.
En ce qui concerne les contextes dans lesquels les cours se sont déroulés, la plupart (n occurrences = 97) ont pris place en milieu spécialisé. 8.8% (n occurrences = 12) des cours suivis l’ont cependant été dans la communauté lors de formations tous publics ou organisées par des services non spécialisés. Les cours proposés en milieu communautaire ont par exemple eu lieu à l’écoleclub Migros, dans une école de ski, dans des écoles de langues, avec des professeurs privés ou lors d’activités de groupe, par exemple avec une chorale. Trois personnes ne précisent pas dans quel contexte elles ont effectués leurs cours (n occurrences = 5). Certains apprentissages professionnels ont pu être réalisés dans des classes ordinaires (de mécanicien et de menuisier par exemple) et/ou dans un centre professionnel. Certains interviewés disent avoir bénéficié de formations pratiques ou de stages. Ceux-ci se sont tenus par exemple à Mifroma, chez Philip Morris ou encore chez Copy Shop (n occurrences = 5). Cependant, les formations offertes par des services spécialisés, nettement plus nombreuses (n occurrences = 15), étaient proposées soit par des centres (spécialisés) de formation continue, soit par des ateliers protégés, soit encore dans et par les établissements socio-éducatifs.