01 Le sentiment d’être un apprenant.

see Figure 1 - Opinions des participants concernant la possibilité d’apprendre à l’âge adulte
Opinions des participants concernant la possibilité d’apprendre à l’âge adulte

«A votre âge, est-il encore possible d’apprendre ?»

88%, des personnes interviewées estiment qu’elles peuvent encore apprendre à l’âge adulte alors que 3% ont un avis clairement négatif. 9% expriment une opinion qui est difficilement interprétable.
Dans ce dernier cas, il peut s’agir de personnes ne souhaitant pas aborder cette question ou qui expriment une opinion fluctuante au cours de l’entretien.

Parmi les personnes acquises à la possibilité d’apprendre à l’âge adulte, 13% expriment une position nuancée : elles sont d’avis qu’un apprentissage n’est possible que si certaines conditions personnelles et/ou environnementales s’y prêtent.
L’âge n’influence pas l’opinion des participants. Autrement dit, les interviewés plus âgés considèrent qu’il leur est possible d’apprendre tout comme les plus jeunes. Le sentiment d’être apprenant ne varie pas non plus en fonction de l’étiologie et du genre.

A votre âge, est-il encore possible d’apprendre ?

Opinion favorable

La grande majorité des répondants (n personnes = 47) est favorable à la possibilité d’acquérir encore des connaissances à l’âge adulte. Leur perception de l’apprentissage est intrinsèquement liée à la conception de la vie comme un processus dynamique susceptible de se transformer et de s’adapter aux changements, comme le montrent les extraits d’entretiens suivants :

« Moi j’ai entendu dire depuis longtemps déjà, on apprend toute notre vie. On peut toujours apprendre. Oui, enfin y a des choses qu’on sait pas tout alors on apprend. De la naissance jusqu’à la mort on apprend. »
« Disons que j’ai dit que je sais pas tout, mais je sais que jusqu’à ma mort ben j’apprendrai. Je sais pas : c’est, c’est un peu la suite de la vie, c’est d’apprendre tous les jours. »
« On apprend toujours, toujours, toujours, toujours. On apprendra, je vais être philosophe... La vie est, était un apprentissage, la vie est un apprentissage permanent, je trouve, pour tout le monde, pour tout le monde. »
« On est sur cette Terre pourquoi ? Pour apprendre. Je suis désolé, mais c’est vrai. [...] On est là pour ça, c’est pour, pour, pour apprendre. Je crois qu’on n’a jamais, même quand on aura nonante ans ou huitante ans, on apprendra des choses, je sais pas. À tous les âges on apprendra quelque chose. »
« Participant : On apprend toute notre vie. Le jour où on [n’] apprend plus, vous savez quand ? Vous ne savez pas ? Intervieweur : Je ne sais pas, non ?
Participant : Quand on est mort.
Intervieweur : Ok. À la fin de nos jours, peut-être, on n’apprendra plus. Mais ça c’est bien, enfin, ça veut dire que vous vous voyez toujours comme un apprenant ? Participant : On est tous des apprentis.
Intervieweur : Un apprenti de quoi par exemple ?
Participant : Un apprenti d’un tas de choses sur la vie. On peut apprendre jusqu’à la fin, jusqu’à la mort, parce que, même si, ben, moi je suis bon à la batterie, mais je peux apprendre encore, encore, encore, encore, encore, encore. C’est à l’infini, l’apprentissage. »

Opinion favorable nuancée

Certains participants (n personnes = 8) expriment cependant des réserves quant à l’idée d’apprendre à l’âge adulte. Selon eux, l’apprentissage est tributaire de conditions personnelles précises (n occurrences = 11) ou de variables liées à l’environnement social (n occurrences = 5). Lorsque ces conditions ne sont pas réunies, apprendre peut devenir difficile, voire parfois impossible.

La gravité du handicap, l’âge, des fragilités physiques ou encore une humeur et une envie amoindries sont autant de conditions personnelles pouvant influencer négativement la possibilité d’apprendre. Deux participants expliquent :

« J’aimerais apprendre plein de choses. Mais le problème c’est mon cœur, j’suis pas toujours bien. »
« [Maintenant] c’est difficile d’apprendre. Non mais j’arriverai, mais un petit peu, mais moins qu’avant. »

L’environnement social peut également influencer la possibilité d’apprentissage à l’âge adulte. Ainsi, les soutiens proposés par l’institution (n occurrences = 2), accordés par un proche familier (n occurrences = 1) ou par une tierce personne (n occurrences = 2) sont déterminants, comme l’explique cette participante :

« Intervieweur : Est-ce que vous pensez que, pour vous, c’est toujours possible d’apprendre ?
Participant : Un petit. Oui c’est possible mais avec quelqu’un, qu’on choisit.
Intervieweur : Avec quelqu’un ?
Participant : Qu’on choisit oui, on fait imitation, avec Marc ou Marie-Anne peut-être en exemple. »

Opinion défavorable

Seul 3% (n personnes = 2) exprime un avis défavorable quant à la possibilité d’apprendre à l’âge adulte. Sans expliquer pourquoi, un participant juge ne plus être en mesure et ne plus avoir besoin d’apprendre. Tandis qu’un autre explique que l’apprentissage est achevé pour lui : il estime avoir emmagasiné toutes les connaissances qui lui sont nécessaires, voire dans l’absolu toutes les connaissances existantes : « J’ai une mémoire dans ma tête [...] Y’a tout dedans. Je sais déjà tout. »

Personne assise
"On est sur Terre pourquoi?
Pour apprendre"

Conclusion

La grande majorité des personnes interviewées se considèrent encore comme étant en mesure d’apprendre. L’âge, de même que l’étiologie, semblent n’avoir aucune influence sur les opinions exprimées. Certains considèrent toutefois que l’apprentissage est tributaire de conditions particulières et ils nuancent leur prise de position.